Lundi 27 avril – Le confinement, comme le déconfinement, nous ont fait entrer dans une nouvelle phase de nos vies où dominera sans cesse le principe d’incertitude.
Sentiment qu’une partie du sol se dérobe sans cesse sous nos pieds, que l’horizon sera durablement brumeux. Comment bien vivre cet état dont on peut prévoir, c’est une des rares évidences, qu’il sera durable ? On sait encore trop peu de choses sur le virus, nous sommes toujours incapables de dire comment nos sociétés vont se reconstruire après cette crise.
Cela fait presque six semaines que le pays est confiné pour freiner la propagation du covid-19 qui y a fait près de 23 000 morts.
Chaque grande tradition philosophique ou spirituelle propose son approche face à tant d’incertitudes. C’est bien de sagesse dont il s’agit aujourd’hui pour continuer à vivre. L’hygiène mentale commande d’écarter les questions inutiles, les peurs irrationnelles nées dans l’angoisse et les mauvaise réponses qu’elle suggère.
Bien entendu, je me garderai de trancher ici en déclarant quels bons auteurs peuvent être utiles en ces temps de doutes, de manques et d’inquiétudes. Tout au plus, je me risquerai à faire quelques suggestions valables au moins pour ce lundi 27 avril.
Il est par exemple parfaitement inutile de se demander ce qu’Edouard Philippe va annoncer demain à l’Assemblée nationale pour le déconfinement progressif programmé le 11 mai.
A deux semaines de cette libération, il reste plus de questions que de réponses. Des masques obligatoires seraient-ils une bonne solution, quels tests pratiquer et sur qui ? Comment rouvrir les commerces ? Pour la reprise des classes, comment s’y prendre ?
Qu’on se le tienne pour dit : la sortie de crises va durer longtemps.
Conséquence prévisible elle aussi pour chacun d’entre nous : inutile de programmer un voyage aux antipodes cet été, ce devrait être très compliqué.
Mieux vaut envisager des aventures en terres connues.
Et surtout se poser des questions auxquelles raisonnablement nous sommes capables de répondre.
Une facile pour voir ? Face à cet avenir incertain, qu’est ce qui est véritablement important pour nous ?
Nous avons disposé de cinq longues semaines de confinement pour y réfléchir. Il n’est pas encore trop tard. Il nous en reste deux.
Retrouvez la série de nos chroniques de confinés.