Mercredi 22 juillet – Il n’y avait pas besoin d’être devin. La propension des gouvernements à prolonger à l’infini les mesures d’exception ne surprendra que ceux qui croient que la défense des libertés publiques pourrait avoir un peu de poids face à la boulimie de contrôle de la police.
Sans hésiter vraiment, l’Assemblée nationale a donc prolongé d’un an des mesures de la loi sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme, elle-même inscrite dans la législation de dispositions héritées de l’état d’urgence.
Les perquisitions, les mesures individuelles de contrôle ont été prolongées d’un an en attendant un texte plus général sur le sujet. Mais rien ne laisse espérer qu’il visera à corriger cette pente.
Les raisons invoquées pour faire durer les mesures exorbitantes au droit commun sont toujours les mêmes : une menace toujours « prégnante » selon Gérald Darmanin.
Elle existe en effet. « Depuis 2017, ce sont dix attaques, pour la majorité inspirée par l’Etat islamique, qui ont abouti sur le territoire national au décès de 20 personnes » et «32 attentats ont aussi été déjoués par les services », a souligné le ministre.
Mais il reste à prouver que cet arsenal répressif est vraiment pour quelque chose dans l’action apparemment efficace des services de renseignement.
Moins de grandes généralités et plus d’exemples concrets seraient bien utiles pour convaincre de l’utilité de ces restrictions aux libertés. Sinon, ce ne sont que des gesticulations.