Vendredi 24 juillet – C’est à front renversé. Il y a quatre ans, rares étaient ceux qui pensaient que Donald Trump serait élu président des États-Unis. Il y a peu, nombreux étaient ceux qui se disaient qu’il ne pourrait pas être battu en novembre 2020. Tous intégraient dans leur raisonnement leur erreur d’évaluation initiale.
Aujourd’hui, à 100 jours de l’élection, les cartes sont rebattues. Les démocrates se sont unis autour de la candidature de Joe Biden. L’ancien vice-président de Barack Obama ne fait certes pas vraiment rêver, mais il rassure beaucoup.
Les Américains en ont besoin, las des outrances de Donald Trump, de ses délires, à peine corrigés tout récemment, face au Covid19 (plus de 140 000 morts). A la traîne dans tous les sondages – Biden dispose d’une avance de 8 à 10 points –, le président sortant, doit maintenant affronter le spectre d’une défaite probable. Elle ferait de lui le premier président d’un seul mandat depuis plus d’un quart de siècle.
Rien n’est joué. Mais l’hypothèse d’une défaite de Trump ne cesse de gagner du terrain. Le président comptait sur le dynamisme de l’économie pour assurer sa réélection. La crise sanitaire a douché ces espoirs. La gestion de la pandémie par la Maison- Blanche a été inquiétante aux yeux de nombreux Américains au point d’entamer ce qui lui restait d’autorité. Même des postures et des slogans comme « La loi et l’ordre », face aux violences dans plusieurs grandes villes, ne font plus mouche.
S’il est battu, dans un pays qu’il a fortement contribué à diviser, une question a fini par surgir. Trump acceptera-t-il le verdict des urnes s’il lui est défavorable ? A vrai dire, que le problème existe est en soi inquiétant. La réponse l’est encore un peu plus. Interrogé dimanche dernier sur Fox News, Donald Trump a botté en touche : « Je verrai », a-t-il répondu.