Manœuvres dans le ciel

Samedi 25 juillet – C’est tendance et la France s’y met. Notre armée va aller dans l’espace. L’état-major de l’armée de l’air est ainsi devenu état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace. Cette évolution annoncée il y a un an se fonde dans une transformation des menaces. On l’a vu, ces derniers mois, avec la multiplication des innovations en Chine, la montée en puissance des Émirats et les projets américains.

Devant les développements annoncés, la France ne pouvait pas rester inerte. « Espionnage, sabotage, pollution : les menaces sont tangibles. Face à ce nouvel ordre des choses, nous devons être prêts » a déclaré la ministre des Armées Florence Parly lors d’un discours, vendredi dernier sur la base aérienne de Salon-de-Provence.

Mais le projet est plus ancien et avait même été décrit dès juillet 2019. Cette « stratégie spatiale de défense » de la France vise à décourager les intérêts privés qui souhaitent s’emparer de l’espace et à se protéger activement des agressions.

Cet élargissement du front, accompagné de la création d’un grand commandement de l’espace, basé à Toulouse, officialise l’arrivée de la France dans le concert des nations qui étendent le champ de leurs compétitions (ou de leurs rivalités) à l’espace. Et qui cherchent à contrôler, au jour le jour, ce qui s’y passe.  C’est en effet important : il y a plus de trente ans déjà, le mur de Berlin est tombé, en partie à cause de l’Initiative de défense stratégique des États-Unis.

Du strict point de vue de la défense de la France et, on l’espère, de l’Europe, ce choix d’Emmanuel Macron est de bonne guerre : il faut être prêt. Le ciel accueille déjà d’autres ambitions. La preuve en a déjà été faite par les satellites espions russes. La doctrine française doit donc être amplifiée et dotée de moyens importants.

Mais, même si aujourd’hui tout le monde s’en défend, ce choix marque aussi une avancée vers la tentation d’exporter nos guerres vers les étoiles. Pour contrôler ou s’emparer d’un bien commun peu après le 50e anniversaire des premiers pas d’un homme sur la Lune, le gain pour l’humanité ne saute pas immédiatement aux yeux.

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