Train

Samedi 27 juin – Premier long voyage en train (4h½) depuis la fin du confinement. Cela me semble interminable.

Le climat général dans mon wagon de TGV est la méfiance. Tout le monde est masqué, la voiture bar est supprimée, les visages totalement inexpressifs. Je me dis que le respect des gestes barrière n’impose sans doute pas de faire la gueule à la terre entière.

Mais peut-être que le sens caché de ces visages fermés est de signifier lourdement à tous les autres que l’heure est grave. Mais ça tout le monde le sait. A vrai dire, je ne souhaite pas un déploiement de cotillons dans mon wagon, mais il n’est peut-être pas nécessaire de rajouter aux incertitudes du monde d’après, un recul spectaculaire de la sociabilité. Le confinement – sans aucun doute nécessaire au moment où il a été décidé – a désormais des conséquences psychologiques durables et inquiétantes. Il est temps de réapprendre collectivement le minimum de bienveillance pour les autres, socle du savoir-vivre ensemble. Dans mon wagon, il restait , me semble-t-il , de sérieuses marges de progression.