Un gouvernement sous contrôle

Lundi 6 juillet – La lettre de la Constitution de la Vème République est claire.  L’article 20 prévoit que le gouvernement « détermine et conduit la politique de la Nation ». Mais au fil des présidences, la pratique a sérieusement écorné le principe. Et les présidents de la République successifs ont beaucoup étendu leur emprise, au point de réduire le premier ministre au rang de collaborateur du chef de l’État.

Cet usage, aussi banal soit-il devenu en France, ouvre quand même sur de solides questions de principe. Il est un peu tordu dans une démocratie, d’accorder des pouvoirs exorbitants à un Président de la République qui est politiquement irresponsable (sauf cas de haute trahison). Une part de la souveraineté nationale est ainsi confisquée.

En nommant à Matignon Jean Castex, un technocrate parfait bien que solidement enraciné localement, et en écartant Edouard Philippe, devenu (trop) populaire, Emmanuel Macron a choisi d’aggraver la pente.

Si on ajoute la nomination à Matignon et dans les ministères-clés de proches collaborateurs du chef de l’État, cette mise sous tutelle du gouvernement atteint une ampleur inédite sous la Vème République. Par un viol caractérisé de son esprit, la lettre de la Constitution s’en trouve elle-même atteinte. Tout cela pour préparer le mieux possible la présidentielle de 2022. Je commente cette évolution dans mon blog : https://politique.blogs.la-croix.com/un-remaniement-dans-la-ligne/2020/07/07/

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