Le poids du touriste

Jeudi 23 juilletC’est l’AFP, toujours vigilante qui nous l’apprend. A Venise, plus question de monter à six sur une gondole. Le poids moyen du touriste à la hausse l’expose à de nouveaux périls en gondole. Ces frêles embarcations ne pèsent pas lourd face aux énormes bateaux de croisières qui s’aventurent dans le Grand Canal. Il est vrai qu’a « avancer avec plus d’une demi-tonne mobile à bord est dangereux » selonun expert de la marine à rame.

Comme nous avons tous grossi, la municipalité de Venise a donc décidé qu’il ne sera donc plus possible de gondoler qu’à cinq. Chiffre impair, troublant dans la ville des amoureux et de Casanova.  En poussant le bouchon, on devrait très vite arriver à la gondole à passager unique. Ce sera, bien sûr, moins excitant…

Même les gondoles de grande dimension dites « da parada » (de parade), service municipal dédié à la traversée du Grand Canal, sont frappées par ce nouveau règlement. Seules 12 personnes (contre 14) seront autorisées à y accéder en même temps

Tout cela fait l’affaire des gondoliers. Leur activité à beaucoup chuter ces derniers mois.  Calculons : soit 600 personnes cherchant une gondole, il en fallait 100 auparavant. Désormais, il en faudra 20 de plus.

Il y a à Venise 440 licences de gondolier, auxquelles s’ajoutent 180 licences de remplaçants. La réponse est économiquement très adaptée à la crise du tourisme de masse…

Étang du Merle

Vendredi 17 juillet – Ce que j’aime à l’étang du Merle près de Crux-la-Ville, c’est que sa plage ouvre sur la nature. L’accès à la baignade est facile et gratuit, la route qui y mène par la forêt – haut lieu des maquis lors de la dernière guerre – est un enchantement. On peut y croiser des biches et des cerfs.

La Nièvre n’offre qu’une trentaine de lieux de baignade, c’est peu. Mais celui-là vaut largement bien des plages plus courues. Un double bain dans l’eau et dans la nature, tout à la fois. Pourquoi s’en priver ?

Réinventer Paris et Venise

Dimanche 12 juillet – Paris et Venise ont au moins ceci en commun : leur prospérité repose en grande partie sur une activité touristique de masse en expansion permanente. Les effets économiques en sont incontestables et les dégâts engendrés tout aussi considérables.

La crise sanitaire de grande ampleur, pas encore éteinte, a provoqué un effondrement des migrations massives vers ces destinations qui offrent toutes deux aujourd’hui des conditions de visite idéales. Moins de pression, un accueil plus chaleureux, des musées rouverts, etc…Même si les règles de distanciation physique limitent l’offre. La conclusion de ce constat est évidente. En conjurant ses craintes de voyage, c’est vraiment le moment d’y aller pour flâner tranquillement.

Mais certainement pas pour renouer avec les foires d’empoigne du monde d’avant. Il y a évidemment dans chacun de ces deux joyaux, de bonnes raisons de repenser les pratiques touristiques folles de jadis.  Les énormes bateaux de croisière s’avançant sur le grand canal au point de bouleverser la lagune, la place du Tertre transformée en Disneyland.

La fin de cette massification du tourisme est un progrès né de la crise. Le retour de cette ivresse n’est pas indispensable.