Lundi 11 mai – Vu de ma fenêtre, le premier jour de déconfinement ressemble étrangement au confinement, si on excepte une promenade en voiture, sans feuille à pré-remplir et un dîner amical le soir, le premier depuis deux mois.
Je m’ancre dans cette conviction. Le déconfinement ne sera pas pour moi, l’immense happening de la liberté retrouvée.
Pour des raisons sanitaires évidentes, d’abord, le virus n’est pas éteint. Mais aussi par choix, le déconfinement m’a aidé à mettre à distance, plus rapidement qu’imaginé, quelques agitations, utiles ou inutiles, héritées de mon monde d’avant et à consommer plus intelligemment, au moins à mes yeux.
A vrai dire, ces constats, à l’apparence personnelle, sont tous sauf originaux. Des millions de Français les font, à leur manière.
Philippe Moati, un chercheur, cité par l’AFP notait récemment, à France Culture : « Je ne serais pas étonné (…) que beaucoup se rendent compte qu’avoir du temps pour soi, à passer avec ses proches, à s’abandonner à ses passions, aux loisirs, (soit) peut-être plus important que travailler comme une bête pour avoir de l’argent qu’on dépense bêtement ».