Terre d’accueil

Mercredi 13 mai – La crise du coronavirus qui n’est pas terminée va bouleverser nos stratégies de vacanciers. Finies les Seychelles pour ceux qui pouvaient se les offrir, même s’il restera quelques obstinés.

L’heure est au redéploiement de proximité. Dans ce contexte, la Nièvre, et donc Menou, disposent de quelques atouts. Dans un premier temps, le mouvement vers les campagnes françaises sera doublement naturel, pourrait-on écrire.

La prise de conscience de l’impératif de limiter de nos déplacements, d’éviter de bouffer des miles aéronautiques ou marins est augmentée par la peur de la contamination et les interdits de voyager à l’étranger. Tout cela va réorienter les flux comme les conséquences inévitables de la crise sur le pouvoir d’achat des Français.

Tous, nous serons fatalement incités à pratiquer la « staycation ». Ce néologisme formé du verbe stay (rester) et du nom vacation (vacances) a été forgé au Etats Unis après la crise financière de 2008.

Pour les territoires ruraux, pour les petites villes, ce bouleversement des usages constitue une chance historique. Tout cela va encore s’amplifier avec le développement assuré du télétravail.

Mais ici comme ailleurs, il ne s’agit pas vraiment d’une manne divine ou, si c’était le cas, elle ne durerait longtemps. Ce bouleversement pour s’installer impose en effet quelques prérequis. On ne va pas en dresser ici la liste exhaustive. Notons simplement que sans connexion Internet de qualité (c’est-à-dire bien supérieure à l’existant), le rêve annoncé pourrait se transformer très vite en grande illusion. « Aide-moi et le ciel t’aidera » doit devenir une morale élémentaire des élus locaux.

Par ailleurs, apéro amical ce soir chez nous. Les relations en réel ont une densité et une spontanéité inégalables et inégalées si on les compare au visioconférences du confinement.

Il n’y pas dans ce constat – que ce soit bien clair – de contradiction avec l’exigence d’une desserte Internet correcte formulée un peu plus haut. Internet n’est ni un bien ni un mal en soi, c’est un outil dont il convient de disposer. Mais cela ne nous dispense jamais d’en user avec discernement et surtout ne pas prétendre substituer le virtuel au réel.

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