Temps long

Lundi 16 mars – L’inquiétude monte en ce lendemain de premier tour d’élections municipales, maintenues au terme d’un consensus entre les principales forces politiques et une majorité de scientifiques consultés.

Le confinement est décrété ce soir-là par le président de la République. La possibilité de la veille (un immense brassage dans les bureaux de vote) devient un interdit catégorique le lendemain. Rien à redire sur le moment. Des décisions fortes s’imposaient.

Dans une chronique radio et un blog pour La Croix je ne formulerai aucune réserve. Ni sur le confinement, ni sur l’appel à l’unité nationale qui semble parfaitement de mise. 

Je n’ai pas non plus envie de critiquer le recours aux métaphores guerrières, me disant que si elles amplifient la prise de conscience des Français sur la nature et l’ampleur de la menace, ce n’est pas tellement à côté de la plaque. Je changerai d’avis quelques jours plus tard en lisant les épreuves – retrouvées dans mon déménagement – des « Carnets de guerre de Nikolaï Nikouline, soldat de l’Armée rouge 1941-1945 »  (Éditions Les Arènes).

Mais je m’inquiète déjà des anticorps démocratiques nécessaires pour sortir des états d’urgence, sanitaire ou autres. Et cette propension des pouvoirs répétée ces dernières années à installer ces états d’exception dans le droit commun.

Par ailleurs, la journée s’était passée à clore la séquence municipale à Menou, à faire quelques courses et à cultiver mon jardin. Je ne le savais pas encore.  Mais j’allais avoir du temps, beaucoup de temps.

Retrouvez la série de nos chroniques de confinés.

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