Vendredi 20 mars – Emission radio à distance. Chacun se déploie dans son registre. « Cette crise aura une fin » : il paraît qu’à l’antenne, je semblais plus confiant en l’avenir que mes camarades. Je n’en suis pas si sûr. Mais j’ai assumé explicitement le refus de la polémique sur la gestion de la crise par le gouvernement. Cela me paraît bien inutile.
Qui aurait pu prévoir ? Qui aurait pu savoir d’avance exactement quoi faire ? Les donneurs de leçons sont infantiles, inutiles. On soldera les comptes à la fin de la crise. Les ouvrir au cœur des difficultés ne sert absolument à rien.
Menou s’observe, cherche à déceler d’éventuels indices bien introuvables de l’avancée locale du mal. Rien apparemment. Tant mieux. Je me lasse très vite du rituel du journal télévisé, tout entier consacré aux difficultés actuelles. Des métiers jugés mineurs, voire méprisés hier et si mal rémunérés se montrent aujourd’hui, parfaitement indispensables au maintien du tissu social. Pas seulement dans le champ de la santé. Il faudra accepter d’en tirer les conséquences à long terme…
Après mon expérience médiatique du jour, j’ai choisi pour quelques heures de me replier dans mon confinement en bricolant. La routine de la clôture s’installe. Les jours passent comme des éclairs sans connaitre l’ennui. Je commence simplement à ralentir. Je crois que ça ne me quittera plus.
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