Crise sociale

Mardi 21 avril – Je reçois la première mouture pour relecture de l’enquête au long cours pour le diplôme final (grand écrit) d’un de mes étudiants de Sciences-Po. Le thème porte sur l’invention de nouvelles variétés de pommes. Bien documenté et intéressant.

Par ailleurs depuis deux jours, je m’interroge sur le relatif silence autour du coût de la crise de coronavirus. La doctrine a été fixée par Emmanuel Macron dans une formule : « Quoiqu’il en coûte ». Mais il faudra bien, un jour, payer nos dettes.

C’est la part non dite de la crise sanitaire masquée par l’engagement exceptionnel de l’État en faveur des Français et des entreprises :  son effet à long terme sur les revenus des ménages et la menace d’une crise sociale majeure.

A vrai dire, le sujet commence à occuper les esprits. Bien sûr, il ne s’agit certainement pas d’ajouter de l’inquiétude économique à l’inquiétude sanitaire. Mais pourquoi taire plus longtemps la dégradation à venir de notre pouvoir d’achat liée au confinement et à la baisse d’activité ? Et son aggravation probable dans les mois à venir puisque la facture de la crise sera élevée.

Une fois encore, le haut niveau d’engagement de l’État, l’activation d’amortisseurs sociaux, dont cet engagement de l’assurance chômage, limitent en partie la casse.  Mais ce répit ne sera pas éternel.

Il faudra réduire les déficits publics et la dette publique. Alors que l’emploi connaitra une nouvelle crise liée à la défaillance d’entreprises. De nouveaux arbitrages fiscaux seront donc à faire.

La crise a été un formidable révélateur des inégalités sociales liées au logement et aux revenus. Les plus exposés n’étaient pas les plus choyés ces dernières années en matière de rémunération, de statut social et de pression fiscale.

Des débats et des arbitrages très difficiles s’annoncent dans les mois qui viennent.

Retrouvez la série de nos chroniques de confinés.

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