Dimanche 26 avril – Alphonse Allais suggérait de construire des villes à la campagne parce que l’air y est plus pur. L’épidémie de coronavirus est peut-être en train de donner une nouvelle actualité à son idée.
En tout cas, nombreux sont les citadins qui n’excluent pas désormais de changer de cadre de vie après la crise. Ils donneraient ainsi un coup de frein à la métropolisation de la France.
L’expérience du télétravail a nourri de nombreux rêves d’une vie allégée d’heures passées dans les bouchons ou les transports en commun, dans un cadre de vie plus apaisé, débarrassé de la pression urbaine. Cela aurait évidemment des effets sur le marché immobilier.
La crise sanitaire ne ferait en fait qu’amplifier un mouvement déjà entamé. Depuis des années, Paris perd des habitants, au profit, il est vrai, principalement des grandes métropoles régionales. Mais le monde rural a aujourd’hui une carte à jouer, afin d’accueillir des populations en quête de changement de mode de vie.
Pour que cette dynamique s’installe vraiment, quelques prérequis sont indispensables. Le local doit être un « point d’appui pour la relance du pays » a expliqué mercredi dernier l’Association des maires ruraux. Mais après avoir demandé « une actualisation de l’Agenda rural », ce plan en faveur des territoires lancé en septembre 2019 comme l’une des réponses à la crise des gilets jaunes, ces maires demandent notamment une accélération du déploiement du numérique.
Pour leurs administrés bien sûr. Mais aussi parce qu’ils sont conscients que leur capacité d’accueillir de nouveaux habitants souhaitant travailler depuis le monde rural, impose d’offrir une couverture numérique satisfaisante.
Ce qui est encore très loin d’être le cas partout : les zones grises sont à peine plus rassurantes que les zones blanches.
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