Les veilleurs

Jeudi 30 avril – Dans ce journal du confinement, nous avons distillé nos doutes et nos incertitudes devant cette situation extraordinaire créée par la crise du coronavirus, les peurs qu’elle a engendrées et son cortège de morts et de drames.

Cette irruption du covid-19 a changé le monde en profondeur. Les vérités d’hier sont devenues chancelantes. Nos cécités passées nous semblent désormais des absurdités. Les valeurs qui fondaient notre vie sociale sont ébranlées.  Et nous ne savons pas clairement de quoi demain sera fait.

Faute de disposer, ici et maintenant, des réponses, nous pouvons utilement tenter de les imaginer individuellement et collectivement. C’est un travail démocratique de base : débattre, parfois vivement, pour construire des consensus. La réponse ne se trouve pas uniquement dans le respect mécanique de procédures. Mais dans cette invention collective, rendue possible par une éthique de la discussion…Ce sera notre bataille politique.

En empruntant cette voie, nous pourront dire sans doute majoritairement, ce que nous rejetterons de l’ancien monde et ce que nous refuserons de valider quand il s’agira de bâtir nos lendemains.

A l’intuition, je pense qu’il serait sage de refuser le flicage généralisé dont on découvrira en matière sanitaire comme dans la lutte contre le terrorisme qu’il ne sert à presque rien, sauf à sécuriser la position des pouvoirs en place et qu’il a toujours pour cette raison, une forte propension à durer.

De la même manière, il sera sans doute sage de réévaluer très vite les impasses du productivisme, les récits aberrants sur le ruissellement de la richesse (quand les riches sont très riches, cela profite aux pauvres) et de construire des projets de développement qui préservent la planète.

A l’évidence, en écrivant cela, je ne vous apprends rien. Ces logiques « logiques » ne s’imposeront pourtant pas d’elles-mêmes. Quand tout change, certains rêvent encore que tout reste pareil.

 Il faudra des cohortes de veilleurs pour pouvoir espérer des « jours heureux ».

Retrouvez la série de nos chroniques de confinés.

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