Technologie et liberté

Vendredi 29 mai – Avant hier matin, dans la matinale de France Culture, Guillaume Erner recevait François Sureau, maitre de requête au Conseil d’Etat, avocat, écrivain, catholique, militariste, et défenseur des libertés. Ça fait beaucoup pour un seul homme qui, en apparence, n’est pas à une contradiction près. La conversation est vraiment intéressante et vous met le plein d’idées pour la journée voire davantage.

Interrogé sur l’application StopCovid, François Sureau émet des réserves pour ne pas dire des critiques sévères (vers 18 minutes sur les 40 de l’émission). Son argument principal est de refuser l’argument du caractère volontaire de l’application qui ne gomme pas son caractère liberticide. Selon lui, « la liberté de chacun engage celle des autres ». Si tout le monde charge cette application, mon refus devient celui d’un marginal et la défense de ma liberté est beaucoup plus délicate.

L’objection parait tout-à-fait recevable. Il ajoute une sorte de procès d’intention en suggérant que si cette application fonctionne, on imagine mal le gouvernement ne pas en utiliser les données dans la lutte contre le terrorisme et peut-être d’autres causes plus ou moins avouables.

Comparé à celui que j’ai nommé précédemment Big browser, StopCovid est une plaisanterie en termes de collecte de données personnelles et d’abandon volontaire de nos libertés. Les Allemands qui ne font guère confiance à leur État fédéral ont préféré s’en remettre aux GAFAM pour développer une application de traçage des contaminations probables. J’aurais une préférence pour l’État mais je n’arrive pas à trancher et reporte le téléchargement de StopCovid.  

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