Mercredi 10 juin – 800 000 suppressions d’emploi, ce sont les prévisions du gouvernement pour la sortie de crise, ce qui signifie 2,8% de l’emploi total.
Cette perspective très sombre sera lourde de conséquences, d’abord pour ceux qui seront directement touchés. Puis pour toute l’économie nationale. Et la correction de cette pente prendra au moins toute l’année 2021.
Pour la gestion d’une telle épreuve, alors que la perspective du redémarrage économique repose en grande partie sur une reprise de la consommation bien incertaine, il n’y a que des politiques publiques de grande ampleur pour accompagner tous ceux qui seront touchés. Soutien déjà engagé aux secteurs les plus fragilisés (aéronautique, tourisme), poursuite du dispositif de chômage partiel…
La situation de l’emploi dans les services, secteur le plus touché, fera des bas salaires et des contrats précaires les principales victimes d’une contraction du marché du travail. Ce qui augmentera encore les inégalités face à la crise. Les jeunes seront par ailleurs particulièrement touchés par ses conséquences à long terme. Des mesures spécifiques s’imposeront.
La crise économique est en soi une épreuve. Mais elle impose beaucoup d’audace créatrice pour en sortir et contenir la crise sociale.
Réclamer une accélération du déconfinement n’est évidemment pas une réponse adaptée aux enjeux. « Le choix entre la santé et l’économie est un faux dilemme. Si la pandémie n’est pas jugulée, il n’y aura pas de reprise économique robuste » explique l’OCDE.
Cet organisme vient par ailleurs dans un rapport d’encourager les gouvernements à protéger les plus précaires et à éviter le recours à l’arme du protectionnisme qui entrainerait une « grande fragmentation » de l’économie mondiale.