Mercredi 18 mars – Réveil à l’aube pour dicter une chronique radio. La vie continue en ce premier jour plein de confinement.
J’ai bien conscience dès ce matin que mon quotidien va changer en profondeur.
Paradoxe de taille : j’ai pris ma retraite en sifflet avec l’objectif de vivre et de travailler le plus souvent possible à Menou, choix de cœur et de raison. Maintenant, ce sera, pour une durée indéterminée, ici à demeure, sans échappatoire. Adieu aux marches déjà programmées.
Je me prépare à des journées domestiques consacrées aux bricolages et rangements sans cesse différés depuis douze ans. Il faudra nettoyer le puits, tondre, couper du bois, rénover la maison.
L’espace de liberté que je m’accordais va être spectaculairement réduit. Je suis quand même contraint de veiller au voyage en Allemagne prévu à l’automne avec Confrontations, l’association que je préside. Seule rumeur du monde extérieur à m’atteindre ce jour-là. Avec le journal télévisé que je m’astreins encore à regarder. Je vois alors clairement que le confinement n’est vraiment pas la même expérience pour tous. Sans même évoquer l’épreuve d’une maladie déclarée.
La campagne électorale m’avait conduit à être à Menou. Là, je vais y rester et cela me convient.
Retrouvez la série de nos chroniques de confinés