Expertise et misanthropie

Vendredi 8 mai – Une journée qui commence par un moment d’extrême lassitude à l’égard de France Inter. Certes on ne parle des trains qui arrivent à l’heure mais il y a des limites.

Le journal de 8h commence par l’annonce que les services médicaux ont mis en place une capacité de 700 000 tests CoViD-19 par semaine. Il y a une semaine le Premier Ministre a expliqué que le besoin était de l’ordre 400 ou 500 000 et que la capacité a été surdimensionnée. Ce matin au moment de nous annoncer que le chiffre objectif est atteint, ce qui prend 3 secondes puisque c’est une non-nouvelle, on nous trouve un expert qui explique qu’il est possible que ce ne soit pas suffisant, sans reprendre les calculs des autorités, sans plus d’information que sa carte de visite. Certes on ne parle pas des trains qui arrivent à l’heure mais quand ils arrivent à l’heure, envisager qu’il est possible qu’éventuellement l’horloge retarde est certainement très utile aux marchands d’émotions vides de sens, certainement pas à l’auditeur.

Le journal se poursuit par un résumé du portrait de l’ancienne ministre de la Santé du Bénin, Dorothée Kindé Gazard. Valérie Crova nous raconte alors l’intérêt de la chloroquine pour traiter… le paludisme. Puis que la Chloroquine y est subventionnée depuis avril. Faut-il y voir un lien avec le Coronavirus ? A vous de savoir. Il en est un certain, la chloroquine traite un cas de comorbidité, le paludisme dont on peut rappeler qu’il n’affecte pas vraiment la France. La présentation dans ce journal du matin (à partir de 1h11mn35s) est un joli galimatias qui joue de manière malsaine sur des ambiguïtés de discours. Le tout se termine par des statistiques comparatives entre le Bénin et ses voisins. On parle de quelques dizaines de cas. Ces statistiques ne permettent aucune conclusion sérieuse.

Deux remarques : (i) La stratégie béninoise est probablement adaptée au contexte béninois. Bref, un train arrive à l’heure dans une gare au Bénin. (ii) Le risque de développement de l’épidémie en Afrique est bien présent et mérite une approche autrement plus sérieuse que de simplement brandir la chloroquine.

Avec cette crise nous sommes tous devenus des experts en épidémiologie, moi le premier et je peux vous affirmer que pour l’instant nous avons deux traitements pour éviter la CoViD-19 : la chloroquine qui élimine les patients par affections cardiaques avant qu’ils ne succombent à la maladie, et le tabac qui, plus lentement, élimine les populations saines avant qu’elles soient en âge d’être sensibles au Coronavirus.

Effet certain du confinement sur votre serviteur, ma misanthropie progresse et devrait bientôt me protéger des fâcheux.

Retrouvez la série de nos chroniques de confinés.

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