Jeudi 7 mai – Dédramatisons, le 11 mai la Nièvre sera rouge…Non pas par manque de tests ou à cause d’une progression de l’épidémie entre Nevers et Cosne-sur-Loire. Mais parce que la tension reste forte dans les services hospitaliers de Bourgogne Franche-Comté. Pour autant, nous bénéficierons comme tout le monde du déconfinement, même les plus fragiles d’entre nous. Seule différence avec les départements « verts » et ce avant le 2 juin, ils pourront se réjouir, eux, de l’ouverture des collèges et des parcs et jardins. Mais, sur ce dernier point, dans la Nièvre nous avons vraiment tout ce qu’il faut sur nos chemins…
0uf, va-t-on donc écrire ! Malgré toutes ses bonnes raisons sanitaires, la lassitude gagnait du terrain pendant cette réclusion forcée.
Mais pas de raison non plus de céder trop vite à l’ivresse de cette libération. Dans les annonces du gouvernement, il y a bel et bien une négociation implicite avec les Français : l’exécutif dessert l’étau du confinement. Mais, conséquence logique, chacun d’entre nous devra continuer d’adopter des comportements responsables. D’ailleurs en cas de dérapage sanitaire collectif, le retour en arrière reste envisagé.
Le corollaire de la liberté, c’est évidemment la responsabilité. Après le confinement sanitaire et au moment où nous pouvons commencer à respirer, ce sera une expérience passionnante de conjuguer attentivement nos droits nouveaux et nos devoirs anciens face à la pandémie.
A ce titre, le 11 mai ne marque pas complètement une rupture. Le coronavirus ne s’est pas envolé.
Retrouvez la série de nos chroniques de confinés.
Ce n’est pas notre faute si nous n’y comprenons rien.
Edouard Philippe a répété qu’il existe un “risque sérieux” d’une “seconde vague”, potentiellement plus meurtrière que la première :
“Le risque d’une seconde vague, qui viendrait frapper un tissu hospitalier fragilisé, qui imposerait un re-confinement, qui ruinerait les efforts et les sacrifices consentis est un risque sérieux”, a-t-il déclaré lors de la présentation du plan de déconfinement à partir du 11 mai.
En même temps, le Pr Didier Raoult, spécialiste en épidémies, disait exactement le contraire : “La deuxième vague, c’est de la science-fiction”.
Lorsque, en tant que citoyen on se fait ballotter par des informations contradictoires, sans aucun moyen de savoir qui dit vrai, c’est le signe que nous sommes vulnérables, arrosés d’informations contradictoires, nous n’avons pas moyen de savoir où se trouve la vérité.
Les médias d’Etat nous placent sous un déluge continu d’informations contraires mêlant le vrai et le faux, plus personne ne sait ce à quoi se fier.
“L’économie est en croissance !”
“Il va falloir travailler plus !”
“Vous pouvez sortir sans autorisation !”
“Les contrôles vont être renforcés !”
“les enfants ne risquent rien au Covid 19 !”
“mais Ies enfants contaminent les aînés”
“mais les enfants sont quand même atteints”
” la norme pour les masques tissus c’est trois couches”
“mais finalement les masques ne servent à rien et deux couches suffisent”
Entre autres multitudes de contradictions
Pour ajouter à la confusion, les Autorités ne parlent plus d’une seule voix, mais au contraire via une foule de porte-paroles, dont il est impossible de savoir lequel porte la “véritable” parole de l’Etat.
C’est exactement ce que nous vivons aujourd’hui, ce n’est pas notre faute si nous n’y comprenons rien.
Lorsque le Président Macron avait annoncé le déconfinement à partir du 11 mai, il etait aussitôt suivi d’une déclaration de son Premier ministre qui expliquait que le déconfinement ne touchera que certaines personnes, dans certaines zones.
Au même moment, le Pr Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique Covid-19, et donc principal conseiller de l’Elysée, affirmait que les personnes âgées resteront confinées jusqu’à la fin de l’année, ce qui était rapidement démenti par le Ministre de l’Intérieur Castaner.
La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye expliquait alors que, bien que le déconfinement commencerait le 11 mai, mieux valait prévoir ne pas partir en vacances en août, ce qui est contradictoire. Aussitôt, une virologue experte (Anne Goffard) annonçait sur France-Inter que plusieurs études de modélisation dans différents pays concluaient à “une deuxième vague épidémique très probable au plus tôt fin août”, à moins que ce ne soit ”en octobre ou en novembre”.
Ce n’est pas notre faute si nous n’y comprenons rien……
C’était la situation de nombreux pays au XXème siècle, dont on espérait pourtant ne pas reproduire les erreurs au XXIème.
Souhaitons nous un bon déconfinement tout en continuant de prendre bien soin de nous.
Chère Véronique,
J’ai déjà écrit ce que je pense du professeur Raoult, et sur le plan mathématique, nous affirmer qu’une seconde vague relève de la science-fiction est tout simplement faux et mensonger. Il a une clientèle à entretenir, il est la star des esprits courts, qu’il fasse son beurre de la misère du monde reste son problème et pas le mien. Le risque de seconde vague n’est pas négligeable, restons prudents.
La communication des autorités est nécessairement délicates et a donné lieu à quelques boulettes c’est certain. Si il y a un enseignement à tirer de cette crise, c’est bien que nous ne pouvons pas tout attendre de l’Etat et que c’est l’action responsable de chacun qui fait la différence.
Il y a une différence entre ce qui est interdit et ce qui est dangereux. Depuis hier, mes parents (85 ans) peuvent se promener dans leur village (Corbigny) autant qu’ils le souhaitent. Je peux aller leur rendre visite à ma guise. Etant donné leur relative fragilité, ils restent confinés et moi qui circule pour des raisons professionnelles et donc prends quelques risques mesurés, je m’abstiens d’aller les voir, ce qui leur ferait partager les risques que je prends.
On ne va tout de même pas se plaindre d’avoir un règlement moins strict – et donc davantage de liberté – que les recommandations des médecins et autres comités scientifiques. Delfraissy parle de recommandations et Castaner parle de contrainte ou de liberté. Ensuite, à nous de choisir dans le peu de liberté qui nous reste.
Tu as raison, souhaitons nous un bon déconfinement.
Amicalement
Etienne