Vendredi 15 mai – Réunion du conseil pédagogique du lycée. Organiser la probable rentrée du lycée au mois de juin est un casse-tête que je suis à distance. La capacité d’accueil du lycée est contrainte par la disponibilité des agents d’entretien. Une fois de plus les invisibles sont révélés par la crise sanitaire. J’ai pris le parti de suivre docilement les instructions et d’assurer mes cours par visioconférence. Personne ne pose la question de la rentrée de septembre or qui prétendrait que tout sera rentré dans l’ordre ?
Il y a une semaine, notre maire et quelques membres du conseil municipal commémoraient le 8 mai et nous proposaient de les accompagner par la pensée. Quelle pensée ? Nous n’avons rien su du discours qui fut prononcé. Quant à la liste des morts pour le France de Menou : ces noms qu’on énumère systématiquement dans de telles occasions, je les connais pour les avoir repeints un par un avec mon ami Luc.
Quelle pensée partager avec un conseil municipal qui a brillé par ses positions conservatrices et pseudo libérales quand les défis qui nous attendent relèvent du débat citoyen et des biens communs ? Quelle pensée partager avec ceux qui qualifient de stupides des propositions qui reposent sur un état des lieux factuel ? Cette vacuité de pensée ne m’émeut pas une seconde et ne ressemble en rien à la paix retrouvée que nous étions appelés à commémorer. Le 8 mai, j’ai vaqué à d’autres occupations.