Le modèle apicole

Samedi 16 mai – Une journée à m’occuper de mon atelier et de mes abeilles. Si elles savaient tout le temps que je passe à les nourrir, loger et blanchir, elles me piqueraient probablement moins. Qu’il est long d’installer une relation de confiance !

Les abeilles ont de tout temps fasciné les femmes et les hommes qui les ont observées. Elles ont été utilisées par de nombreux penseurs comme modèle de société et ce avec plus ou moins de bonheur. Elles ont servi à défendre le communisme comme le capitalisme, le productivisme comme le partage des biens, et plus récemment on nous vante les modèles de pollinisation et d’essaimage que l’on confond parfois.

Aussi fascinante soit-elle, la société des abeilles ne me semble pas imitable à bien des égards. Organisée autour d’une reine pondeuse hégémonique n’ayant que peu d’égard pour son entourage, la colonie est constituée de milliers d’ouvrières sous-nourries afin qu’elles ne développent pas de capacité de reproduction. Ainsi elles se consacrent totalement au travail pour la ruche. Les mâles sont vaguement utiles mais on ne sait pas vraiment à quoi. Quant à la jeune reine, vierge, elle s’envole et est fécondée par une quinzaine de mâles qui, dans leurs ébats aériens, perdent la vie. La reine ainsi fécondée revient à la ruche et ce sera sa seule sortie, on la comprendrait presque. Quelle aventure ! Quelle vie ! Certes tout ceci est naturel et relève d’une adaptation à l’environnement mais il ne fait aucun doute que nous devrons chercher un autre modèle pour Menou.

Petit conseil de lecture : “L’abeille (et le) philosophe, étonnant voyage dans la ruche des sages” de Pierre-Henri Tavoillot et François Tavoillot, Editions Odile Jacob – mai 2015.

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