Grand-père indigne

Jeudi 21 mai – Durant le confinement, je prenais des nouvelles d’un ami et de ses proches notamment son fils qui est assez asocial et que j’apprécie beaucoup. Il vit en ville mais retiré du monde en quelque sorte. Il va bien me dit son père, il se marre de voir que toute la planète adopte son mode de vie.

Au tout début du confinement, je me suis trouvé grand-père pour la troisième fois. Mon fils, l’heureux père, m’a avoué que le confinement les a soulagés car personne n’a pu venir les voir. Les jeunes parents se sont retrouvés autour de leur progéniture sans stress. Je dois confesser que les bébés me laissent parfaitement indifférents. Ils ont le défaut majeur de rendre leurs parents préoccupés voir gâteux, donc inintéressants, je ne me suis jamais pressé d’aller voir mes petits-enfants dans leurs premiers mois. Et je me marre de voir que tous les grands-parents de la planète ont adopté mon mode de vie. A chacun sa façon d’être asocial.

Si comme moi vous avez été grands-parents pendant la période du confinement et si vos enfants habitent à plus de 100 km, réjouissez-vous, ils sont en paix. Et dans 18 mois quand le bambin commencera à communiquer, votre rayon d’action devrait vous permettre de l’atteindre. On vous demandera probablement de changer une couche.

Trêve de plaisanterie, le distanciation sociale qui se traduit par une distanciation familiale commence à poser des problèmes pour les personnes âgées fussent-elles en bonne santé. Je me souviens de publications sur l’importance pour des personnes âgées vivant seules d’avoir des contacts par le toucher avec leurs soignants ou entourage. Le toucher est un sens qui éveille des émotions peu formulées mais bien réelles, ce n’est plus d’actualité. Ces personnes âgées dont une des rares perspectives étaient de recevoir la visite d’un proche, la crise sanitaire a bouleversé leurs existences. Espérons que dans la société de demain, nos écrans, aussi tactiles soient-ils, ne se substituent pas à la rencontre entre générations.

Quand ce sera mon tour, j’espère que mes petits-enfants auront oublié leurs premiers mois.

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