Nos amis Anglais

Samedi 23 mai – Nos amis Anglais ne cessent de nous surprendre. Après avoir élu le fantasque Boris Johnson, ils lui pardonnent sa gestion calamiteuse de la crise sanitaire bien plus que nous n’acceptons la gestion honorable de notre gouvernement.

Avec le (dé)confinement et sur les bons conseils de Corinne, je regarde quelques séries et notamment « Peaky Blinders » une série de la BBC inspirée d’une famille de marginaux, trafiquants, escrocs notoires, bref des gangsters qui sévissaient à Birmingham dans les années 1920. Au retour de France et de la guerre de 14-18, nos héros traitent leur syndrome post-traumatique avec grandeur. Tout d’abord les images, la bande son, le scénario, la mise en scène sont de première qualité comme souvent chez nos amis de la BBC. Ensuite, il y a l’histoire qui est d’une rare violence et les torrents d’hémoglobine pourraient faire sourire s’ils n’accompagnaient pas des scènes aussi prenantes. Le tutoiement et le voussoiement n’existant pas en anglais, vous reconnaitrez le tutoiement anglais à l’utilisation de ‘fuck’ ou de ses conjugaisons dans chaque phrase. Les Peaky Blinders tutoient abondamment. Ce qui me parait plus inquiétant c’est la banalisation d’un certain racisme à l’égard des tsiganes dont les Peaky Blinders sont issus, des Italiens qui deviennent rapidement des ‘fucking macaronis’, des Juifs, des Polonais, des Russes qui sont affublés des pires sobriquets. Autre composante bien anglaise, tout se négocie et tout est renégociable dans un perpétuel jeu d’alliances, de rapport de force et de trahisons.

Certes on pourra invoquer le caractère historique et dépassé de ces clichés mais on ne peut ignorer que la société anglaise, sans être expressément raciste, est très segmentée et stratifiée. Et sachez qu’encore de nos jours, dans les quartiers Nord de Londres, des familles organisent des combats de boxe clandestins, sans oublier les paris qui vont avec. Une plongée dans ‘Les lumières de la ville’ de Chaplin, même décor, mêmes costumes, mais ça se passe au XXIe siècle.

Une série typiquement anglaise, si proche de nous et si différente. Un régal. Vive l’entente cordiale.

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