Lecteur, qui es-tu ?

Dimanche 24 mai – Ma journée est consacrée à la préparation d’une réunion avec des hauts fonctionnaires des ministères des finances et de l’industrie pour demander un soutien à l’industrie du livre en souffrance conjoncturelle et structurelle.

Difficile de trouver le bon message et le bon ton à adopter pour des interlocuteurs que je ne connais pas vraiment. Une fois de plus, la vérité factuelle avant tout et une ouverture positive.

Nous aurons en face de nous des fonctionnaires compétents sans être des spécialistes du secteur. Il est nécessaire de leur faire comprendre le problème de fond. Sans bonne nouvelle, sans proposition pertinente soutenue par des acteurs crédibles, notre fonctionnaire ne va pas aller voir son ministre de tutelle pour ne lui dire qu’une absence de nouvelle à savoir que l’imprimerie va mal. La vérité factuelle est pathétique, le bout du tunnel est loin, notre proposition est opportune mais nos moyens sont limités. Construire la bonne nouvelle exige une solution intelligente et une histoire.

Rédiger pour des lecteurs inconnus est un challenge. Qui connait son lecteur ?

Éloge des livres

Samedi 23 mai – L’avenir de la création et celui des créateurs n’a pas été au centre de nos préoccupations pendant la crise sanitaire. D’autres urgences, d’autres soucis nous occupaient. Chacun d’entre nous et les membres du gouvernement également  

Rien d’absurde à cette situation. Il se passait des choses plus graves. Mais face aux menaces pesant sur les éditeurs, les auteurs, les libraires et les imprimeurs, il est indispensable d’entendre l’appel que viennent de lancer plus de 600 d’entre eux pour sauver la filière (voir l’article dans Le Monde). Continuer la lecture de « Éloge des livres »

Nos amis Anglais

Samedi 23 mai – Nos amis Anglais ne cessent de nous surprendre. Après avoir élu le fantasque Boris Johnson, ils lui pardonnent sa gestion calamiteuse de la crise sanitaire bien plus que nous n’acceptons la gestion honorable de notre gouvernement.

Avec le (dé)confinement et sur les bons conseils de Corinne, je regarde quelques séries et notamment « Peaky Blinders » une série de la BBC inspirée d’une famille de marginaux, trafiquants, escrocs notoires, bref des gangsters Continuer la lecture de « Nos amis Anglais »

Frontières

Vendredi 22 mai – Parmi les absurdités qui ont émaillé la gestion de la crise sanitaire, il en est une qui restera dans les anthologies comme superbe exemple de concession aux fausses certitudes identitaires : la fermeture durable et sans concertation, à la mi-mars, des frontières intra-européennes.

Absurdité d’abord parce que le Covid-19 comme le nuage de Tchernobyl, ne s’arrête pas aux postes de contrôle. Ensuite, en regard de leurs conséquences, la rationalité de ces décisions prises par un nombre considérable d’Etats de l’Union est très flottante. Continuer la lecture de « Frontières »

Derniers de corvée

Vendredi 22 mai – Vous avez croisé sur ces pages le terme de “premier de corvée” cher à mon ami François. Référence claire au terme de “premier de cordée” utilisé par Emmanuel Macron et qui lui valut bien des critiques.

“Premier de cordée” est le titre d’un très beau roman de Roger Frison-Roche qui raconte la vie de guide de haute montagne à Chamonix au début du XXe siècle. C’est un terme riche de sens pour ceux qui ont pratiqué la haute montagne et ont emmené une cordée. Continuer la lecture de « Derniers de corvée »

A bicyclette

Jeudi 21 mai – Ils n’ont pas attendu. Avec ou sans Paulette, les Français se sont remis au vélo dès le début du déconfinement.

Selon l’association Vélo et territoires, l’usage du vélo a progressé de 44% en moyenne en France après le 11 mai, comparé à la période précédant le confinement. Pas tant en en ville (+27 %), mais surtout à la campagne (+197%).

Un progrès de l’activité physique remarquable. Il soutient non seulement la promotion de la santé publique (faites du sport…), mais les gains récents en matière de qualité de l’air.   Continuer la lecture de « A bicyclette »

Grand-père indigne

Jeudi 21 mai – Durant le confinement, je prenais des nouvelles d’un ami et de ses proches notamment son fils qui est assez asocial et que j’apprécie beaucoup. Il vit en ville mais retiré du monde en quelque sorte. Il va bien me dit son père, il se marre de voir que toute la planète adopte son mode de vie.

Au tout début du confinement, je me suis trouvé grand-père pour la troisième fois. Mon fils, l’heureux père, m’a avoué que le confinement les a soulagés car personne n’a pu venir les voir. Continuer la lecture de « Grand-père indigne »

Balade

Mercredi 20 mai – Première véritable marche depuis le début du confinement. L’horizon s’est éloigné d’un kilomètre à cent, ce qui élargit quand même les perspectives. Ce site vous propose de voir jusqu’où vous pouvez vous rendre en toute légalité depuis Menou.

Sans aller jusqu’à des extrémités (100 km, ce sont les confins du monde à pied), s’évader dans les collines autour de Menou, tout le long d’un après-midi est un ravissement.  Découverte de la faune, de la flore le long des chemins, rythme de la marche et plaisir de la conversation, ces moments de déconfinement sont une invitation pressante à renouer avec des plaisirs simples pour tenter de compenser le poids des obligations, un peu pesantes, d’une reprise d’activité. Il faut désormais s’appliquer à développer toujours plus le goût de la liberté dont nous avons, paradoxalement, fait l’expérience tout en étant assignés à résidence.

Le masque et la littérature

Mercredi 20 mai – La reprise d’activité dans l’industrie du livre est surprenante. La demande a brutalement repris, les libraires vendent des livres et les imprimeurs retrouvent de la charge de travail après une période de disette. La réouverture des librairies a permis de constater que le port du masque n’entrave pas la lecture. C’est fou ce qu’on découvre durant cette expérience de confinement / déconfinement…   Continuer la lecture de « Le masque et la littérature »

La voie étroite

Mardi 19 mai – Emmanuel Macron devra tirer les leçons de la crise sanitaire pendant les deux dernières années de son quinquennat. C’est une évidence qu’il a lui-même admise.

Ce sera un temps de remise en cause de certitudes et de projets qui avaient peut-être un sens dans le monde d’avant, mais qui n’en ont guère devant les défis qui nous attendent collectivement, en France, en Europe et ailleurs dans le monde. Continuer la lecture de « La voie étroite »