Expériences

Mardi 19 mai – Une belle journée à Menou et mes abeilles en profitent pour désorganiser mes plans d’élevage. Depuis mon bureau où je travaille mes dossiers, je surveille à distance et faute de temps suis incapable de réagir. Je remettrai de l’ordre dans tout cela pendant le weekend prolongé. Impossible de prévoir ce que sera le mois prochain, ça me rappelle quelque chose.

Je réfléchis à donner une dimension dépassant nos observations chronologiques de la crise. Les idées s’enchainent mais ne trouvent pas encore prise. Je crois que cette expérience a montré que nous avions un squelette relativement solide sur lequel nous pourrions capitaliser en diversifiant les formes de publications. Alors n’hésitez-pas. Marie-Pierre, Odile et Véronique font régulièrement des commentaires dont certains pourraient très bien être des articles. Tout texte est le bienvenu, nous publierons. Prolongeons l’expérience.

Notre société va évoluer rapidement dans les temps qui viennent, nous allons tous nous adapter et influencer cette évolution dont nous sommes par nature les parties prenantes. Tous les témoignages, réflexions, choix méritent une certaine considération car personne ne détient la vérité de ce qui nous attend.

Les choses de la vie

Lundi 18 mai – Quel rapport avec le déconfinement? Quel intérêt de rendre hommage ici à Michel Piccoli décédé le 12 mai à 94 ans ?

D’abord parce que c’était un grand acteur au cinéma qui du Mépris (de Jean-Luc Godard) …

http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19379744&cfilm=239.html

…à Habemus papam (de Nanni Moretti) a marqué l’histoire du cinéma. Avec des moments remarquables dans les films de Claude Sautet ou dans La Belle Noiseuse de Jacques Rivette. Continuer la lecture de « Les choses de la vie »

Le sociologue et les élèves

Lundi 18 mai – Le sociologue Jean Viard est l’invité de la matinale de France Culture, une matinée qui commence bien. Dans la seconde partie de l’émission, il évoque le patronat qui trop souvent met en avant la concurrence chinoise pour justifier son opposition à toute hausse des salaires. Jean Viard explique simplement que cette crise a montré comment fonctionne notre économie et notamment que les infirmières ne sont pas soumises à la concurrence chinoise or leurs salaires sont restés au plus bas. Continuer la lecture de « Le sociologue et les élèves »

Deux mois

Dimanche 17 mai – Disons-le tout net. Le 11 mai n’a pas changé grand-chose à ma vie.  Depuis lundi dernier, j’ai maintenu et prolongé mon ancrage à Menou, m’autorisant simplement une escapade de moins de 100 km vers l’abbaye de Pontigny.

Une séquence continue de localisation unique pendant une si longue période, je n’avais jamais connu ça. Outre le calme que cela procure, il est vrai dans un endroit très agréable, tout cela a été pour moi un accélérateur de choix.

Deux mois jour pour jour n’ont pas été de trop pour réfléchir à ce à quoi je tenais vraiment. Maintenant tout est plus clair : le confinement n’a pas eu que des inconvénients.

Activités dominicales

Dimanche 17 mai – Jardinage et apiculture seront les deux occupations du weekend. Corinne et moi allons rencontrer un jeune couple d’apiculteurs qui se lancent dans le métier. Une passion commune délie rapidement les langues et nous pourrions y passer la journée mais l’atelier, le rucher et le jardin nous attendent.

Je comble mon retard de rédaction. La semaine fut agitée sur le plan professionnel et je dois remettre en forme mes notes prises à la volée. Difficile de quitter la posture d’enseignant quand je traite d’économie. Alors, je retravaille mes textes avec un peu de recul, ce recul que nous avions au début de notre chronique de confinés.

PS : pour ne pas saturer les boîtes mail, je n’ai pas envoyé un message par article. Vous pouvez les retrouver dans la liste des articles récents ou en cliquant sur les liens ci-dessous :

Mobilité réduite

Samedi 16 mai – La lutte contre la pandémie imposait des mesures fermes. Mais je ne suis pas absolument certain -du plus proche au plus lointain- que la règle des 100 km soit très respectée. Il y a du monde à la mer et à la montagne. Et les médias diffusent de nombreux témoignages de gens ayant contourné cette contrainte, de toutes manières, très difficile à imposer. 

La question se pose donc : pourquoi nos concitoyens qui se sont pliés assez loyalement aux principes du confinement deviennent si rétifs devant la règle des 100 kilomètres ? Continuer la lecture de « Mobilité réduite »

Le modèle apicole

Samedi 16 mai – Une journée à m’occuper de mon atelier et de mes abeilles. Si elles savaient tout le temps que je passe à les nourrir, loger et blanchir, elles me piqueraient probablement moins. Qu’il est long d’installer une relation de confiance !

Les abeilles ont de tout temps fasciné les femmes et les hommes qui les ont observées. Elles ont été utilisées par de nombreux penseurs comme modèle de société et ce avec plus ou moins de bonheur. Elles ont servi à défendre le communisme comme le capitalisme, le productivisme comme le partage des biens, et plus récemment on nous vante les modèles de pollinisation et d’essaimage que l’on confond parfois. Continuer la lecture de « Le modèle apicole »

Marché

Vendredi 15 mai – Cette note est le produit de remarques s’emboîtant comme des poupées russes à partir d’un passage au marché du vendredi soir à Cessy-les Bois.

La première remarque était d’abord triviale. Pourquoi un lieu aussi charmant, cette place si gracieuse à côté de l’église, non loin de la mairie, ne rassemble pas plus de monde à l’occasion d’un marché ? Continuer la lecture de « Marché »

Accompagner le mouvement

Vendredi 15 mai – Réunion du conseil pédagogique du lycée. Organiser la probable rentrée du lycée au mois de juin est un casse-tête que je suis à distance. La capacité d’accueil du lycée est contrainte par la disponibilité des agents d’entretien. Une fois de plus les invisibles sont révélés par la crise sanitaire. J’ai pris le parti de suivre docilement les instructions et d’assurer mes cours par visioconférence. Personne ne pose la question de la rentrée de septembre or qui prétendrait que tout sera rentré dans l’ordre ? Continuer la lecture de « Accompagner le mouvement »

Les pierres sauvages

Jeudi 14 mai – Le hasard me conduit dans l’Yonne près de Pontigny où je ne m’étais jamais arrêté. Je décide de voir l’abbaye, légèrement à l’écart de la grand-route.

Une allée boisée et dallée qu’on emprunte à pied, y mène en ligne de droite, laissant deviner l’exceptionnel : une grâce cistercienne qui peut rivaliser, depuis l’intérieur, avec l’abbaye du Thoronet, dans un éblouissement de sobriété …  Continuer la lecture de « Les pierres sauvages »